Le Pois Chiche est un collectif d’éducation populaire politique, basé à Nice, dans les Alpes-Maritimes.

Le récit des origines

Ça commence en 2011. Pour sauver une classe de l’école de nos enfants, on occupe l’école. Toute une semaine, jour et nuit. Avec des tentes dans la cour, et des soirées où on partage des repas, avec la générosité des commerçants du marché qui nous ravitaillent. On se découvre en voisins, on refait le monde, on rigole, on est bien, les enfants jouent dans la cour, on parle de nous dans le journal. Et en plus, à la fin on gagne.

Difficile de trouver plus euphorisant qu’une victoire collective au bout d’un combat partagé !

L’école est encore ouverte, à l’époque – depuis, de vigipirate en covid, les portes se sont fermées – et on organise d’autres soirées festives et engagées, on fait des porteurs de parole sur le trottoir, on parle du temps scolaire, de la cantine, et de l’état des toilettes.

Les enfants grandissent, et nous avec : on porte les combats à l’échelle de la ville, on se bat contre la présence de policiers municipaux dans les écoles, contre la reconnaissance faciale à l’entrée des lycées, contre le plastique dans les cantines, pour des repas végétariens, etc. On apprend à parler aux médias, aux élus, à l’institution scolaire, on se fait des ennemis, on rencontre des gens passionnants.

On gravit les échelons côté association de parents, et on se dit qu’il faut faire autrement, qu’on peut pas être bénévoles pour se taper des réunions qui oublient d’être conviviales, et qui laissent les relous s’étaler.

Alors on regarde du côté de l’éducation populaire politique, on se forme, on bouquine, on expérimente, on se fait allumer parce qu’on fait pas comme avant, mais on découvre qu’on peut faire des réunions autrement, laisser de la place à la parole de tous, exiger que personne ne vienne à une réunion sans avoir pu s’exprimer au moins une fois etc.

Les enfants ont encore grandi, ils font des études, on quitte le groupe des parents, il faut faire autre chose, et ne pas lâcher le fait qu’on est déjà un bout de collectif.

C’est de là que le Pois Chiche est né, et aussi de l’envie de faire vivre ces expériences, l’expérimentation collective et politique à notre échelle, et aussi de résister, ici et maintenant, parce que le climat, parce que la démocratie, parce que l’égalité, parce qu’on ne peut pas rester sans rien faire.